1 décembre 2008
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Depuis quelques temps, je remplis ma difficulté à me lever le matin en me récitant les quelques poèmes en allemand que je
connais.
Ces jours-ci, c'est l'oeuvre de Heine qui commence par:
"Nach Frankreich zogen zwei Grenadier".
Et je revois l'image.
Il fait beau, les trois heureux retraités, mes frères Albert, Robert et votre serviteur se laissent glisser en VTT le long des
berges de la Seine, près des écluses de Marly. Et brusquement, à sa manière, Robert de réciter en allemand l'émouvant poème de Heine sur la retraite de Russie, "die Grenadiere". Al et moi sommes
charmés et surpris.
Quelques années plus tard, Robert nous quittait. Quelques jours après son enterrement, par amour pour lui et en souvenir de
l'émotion ressentie aux écluses de Marly, je me suis astreint à mémoriser "die Grenadiere".
Ce matin, en me récitant une fois de plus le poème, et pour la première fois, je me suis senti libéré: j'ai pensé à mon frère sans
chagrin, avec une sorte d'allégresse.
Ca doit être ça "faire son deuil".